On peut envisager les rapports qui existent entre la Shoah et le domaine artistique de différentes manières. Il y a d’abord l’immense domaine des romans, des films ou des pièces montrant des scènes de la Shoah. Ces œuvres sont si nombreuses qu’existent déjà des catalogues qui les recensent et les classent. Il y a ensuite le champ, plus restreint, des manifestations littéraires ou théâtrales pendant la Shoah, dans les ghettos ou dans les camps. L’activité théâtrale, à Térézin ou ailleurs était intense. Je voudrais m'attacher ici à une autre forme de rapport : analyser des œuvres écrites avant la Shoah ou tournées avant qu’elle ne soit révélée au grand jour, des œuvres qui de manière plus ou moins voilée, souhaitent la mort du Juif et la présentent comme la condition nécessaire à l’établissement d’une société heureuse. L’élimination d’un personnage dont les caractéristiques correspondent aux stéréotypes juifs va ouvrir aux personnages positifs, symbolisant le peuple, allemand, français, les portes du bonheur.