La mort du pape François nous invite à nous replonger dans l'histoire de l'amitié judéo-chrétienne. Et notamment dans la pensée de l'historien Jules Isaac, lui qui aura milité sans relâche pour que l'Église reconnaisse, affronte et surmonte son antijudaïsme historique. Dans cet article d'octobre 1963, alors que se déroule Vatican II, concile décisif dans l'amitié judéo-chrétienne, l'historien juif livre son testament ultime, puisqu'il meurt le 5 septembre, quelques jours après sa publication. La déclaration phare de Vatican II, Nostra Aetate ("à notre époque"), qui doit beaucoup à Jules Isaac, sera adoptée le 15 octobre 1965 : elle entame un dialogue inédit avec Israël, reconnaît les racines juives du christianisme, rejette le mythe du peuple déicide, condamne l'antisémitisme et encourage un dialogue apaisé entre juifs et chrétiens.