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La recherche de la vérité - n° 42

Choftim: désir de juger, désir de savoir (31 min)

Jean-Pierre Winter - psychanalyste, écrivain
  • Enseignement du Pirké Eliézer

    La procédure pénale (20min)

  • Le pouvoir royal

    L'interdiction de la magie (10min)

Les documents (4)
Le conférencier
Biographie du conférencier

Jean-Pierre Winter - psychanalyste, écrivain

Jean-Pierre Winter est psychanalyste. De formation philosophique et juridique, ancien élève de Lacan, il est membre et Président du Mouvement du coût freudien, issu de la dissolution de l'Ecole freudienne de Paris.

Bibliographie du conférencier

Jean-pierre Winter

Transmettre (ou pas), (Albin Michel, 2012)   Acheter

Jean-Pierre Winter

Dieu, l'amour et la psychanalyse, (Bayard, 2011)   Acheter

Abandon sur ordonnance : manifeste contre la légalisation des mères porteuses, (Bayard, 2010)   Acheter

Choisir la psychanalyse, (Points, 2010)   Acheter

Homoparenté, (Albin Michel, 2010)   Acheter

Pourquoi ces chefs-d'oeuvre sont-ils des chefs-d'oeuvre ?, (La Martinière, 2010)   Acheter

L’éthique de Job : Conférence. Lectures psychanalytiques de la Bible, (MAHJ, 2008)   Emprunter

Il n'est jamais trop tard pour choisir la psychanalyse, (France Loisirs, 2003)   Acheter

Françoise Dolto, Les images, les mots, le corps: Entretiens, (Gallimard., 2002)   Acheter

Stupeur dans la civilisation, (Pauvert, 2002)   Acheter

Les errants de la chair : études sur l'hystérie masculine , (Payot, 2001)   Acheter | Emprunter

Les Hommes politiques sur le divan, (Calmann-Lévy., 1995)   Acheter | Emprunter

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Bibliographie sur le sujet

Henri Baruck

Tsedek, Droit hébraïque et Science de la Paix , (Zikarone, 1970)   Acheter

Elie Munk

La voix de la Thora: commentaire de l'Exode, (Fondation Samuel et Odette Lévy, 1972)   Acheter | Emprunter

Néhama Leibowitz

En meditant la sidra Berechit, (Jérusalem, 1981)   Acheter | Emprunter

Rabbi Jacob Ibn Habib, Arlette Elkayim Sartre (traduction)

Aggadoth du Talmud de Babylone: La Source de Jacob - 'Ein Yaakov, (Verdier, 1990)   Acheter | Emprunter

Cyril Aslanov

Pour comprendre la Bible. La Leçon d'André Chouraqui, (Editions du Rocher, 1999)   Acheter

Marcel Goldmann

Léon Askenazi. La Parole et l'écrit, tome 1: Penser la tradition juive aujourd'hui, (Albin Michel., 2000)   Acheter

Philippe Haddad

Pour expliquer le judaïsme à mes amis, (In Press. ), 2000)   Acheter | Emprunter

Shlomo Aviner

Le verger de Joel, (Jérusalem, 2000)   Acheter

Alain Goldmann

La Thora commentée, avec Marc Breuer, (KHH, 2001)   Acheter | Emprunter

Armand Abécassis

L'Univers Hébraïque: Du monde païen à l'humanisme biblique, (Albin Michel, 2003)   Acheter | Emprunter

Josy Eisenberg

À Bible ouverte: la Genèse ou le livre de l'homme, avec Armand Abecassis, (Albin Michel, 2004)   Acheter

David Saada

Le pouvoir de bénir: Méditations sur les lectures hebdomadaires de la Torah, (Bibliophane - Daniel Radford, 2006)   Acheter

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Leçons sur la Torah: Notes sur la paracha, (Albin Michel, 2007)   Acheter

Benjamin Gross

Un monde inachevé : pour une liberté responsable, (Albin Michel, 2007)   Acheter | Emprunter

Anthologie du judaïsme: 3000 ans de culture juive, (collectif), (Fernand Nathan, FMS, 2007)   Acheter | Emprunter

Avraham Weingort

Rencontres, tome 3. Droit talmudique et droit des nations, (Lichma, 2010)   Acheter

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Sefarim: la Bible du Rabbinat

Paracha: Choftim

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L'organisateur
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    Akadem
    Paris - 12 juillet 2011
Commentaire ( 1 )

La nécessité de juger - Au-delà du principe de plaisir - réponse de la bergère au berger

20 août 2012, 14h21, Louise L. Lambrichs

Ce commentaire est passionnant et devrait être à la fois actualisé et mis en rapport avec ce qui s'est passé et continue de se passer au Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie, sous le couvert du droit dit "humanitaire" (à entendre comme ce qui, en fin de compte et vu ce qu'il fait, fait taire l'humain), et dont il est manifestement fort difficile de débattre de façon aussi dépassionnée que possible. Ayant travaillé plus de vingt ans sur cette question, j'ai proposé en 2005 une interprétation de l'ensemble de cette guerre comme répétition déplacée de la Deuxième Guerre mondiale, le mécanisme étant le suivant : le totalitarisme (titiste) engendre le négationnisme (en particulier des nationalistes et des communistes serbes, relativement à la responsabilité de la Serbie dans l'extermination des Juifs), et le négationnisme engendre la répétition génocidaire, qui se déplace (comme toujours). (Je rappelle que la Serbie a été en 1942 le premier pays déclaré judenfrei par les autorités nazies, ce qui a été semble-t-il "oublié" par la grande majorité des commentateurs. ) Cette interprétation est congruente avec la clinique freudienne qui nous enseigne que le déni inconscient engendre la répétition - le refoulé dénié revenant dans le réel, et se déplaçant tout en étant à nouveau mis en acte. Puisqu'il est question ici de justice pénale, le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie a-t-il accompli la mission attendue des populations ? Non. Les juges ont-ils répondu aux exigences de leur mission ? Je crains qu'ils n'aient satisfait leur propre plaisir (inconscient), en jugeant à la même aune agresseur et agressés pour ne pas juger ceux qui avaient soutenu l'agresseur et qui n'ont pas empêché cette répétition génocidaire (désormais avérée par la documentation). Dans cette affaire, il me paraîtrait important de faire la différence entre le juge à la recherche de la vérité et le justicier, qui tire sa jouissance de condamner celui dont il entend, le juge, se distinguer de façon radicale. Le jugé incarne le "mal" - et donc le juge incarne le "bien". Vision manichéenne par excellence, fondée sur l'illusion du juge que lui, le juge, n'aurait pas été capable de faire ce que le condamné a fait, même s'il avait été placé dans le contexte discursif où a été placé le condamné. Bien entendu, sur le terrain où s'est mise en acte une politique génocidaire désormais avérée, la justice est nécessaire. Mais il est intéressant de voir, concrètement, les effets d'une justice rendue de façon inadéquate - et quand je dis rendue de façon inadéquate (et donc pas "ad hoc" malgré la façon dont s'intitule cette justice pénale), je veux parler d'une justice qui nie des faits dont le monde entier a été témoin (par la télévision). La question du témoin posée dans ce texte a donc radicalement changé puisque les images sont aujourd'hui transmises partout (ce qui ne veut pas dire que les gens comprennent ce qu'ils voient, qui est souvent biaisé par le commentaire ; Fabrice à Waterloo reste actuel). Chacun, en tant que sujet singulier, devient ainsi témoin de l'horreur voire de l'impensé. L'effet de cette justice mal rendue, qui nie depuis plus de quinze ans, avec l'accord de tous apparemment, l'agression de la Serbie contre la Croatie et la Bosnie, est que la Serbie actuelle a réélu un allié de Milosevic, et qu'elle attaque la Croatie pour génocide tout en poursuivant devant la justice les anciens combattants qui ont résisté à l'agression. Il y a là une véritable "folie judiciaire" - qui me paraît être la conséquence du déni onusien mis en acte par le TPIY (à l'insu des juges ? C'est difficile à croire... ). Ce parti pris onusien (car c'en est un) a été soutenu par tous les intellectuels et les chercheurs, soutenant qu'il fallait "juger tous les crimes" (comme si le droit de la guerre n'existait pas, et comme si le droit de se défendre contre une agression caractérisée n'existait pas). Cette "folie" est rendue possible par le fait (judiciaire) que le crime d'agression n'est pas reconnu par le droit dit "humanitaire" (les Etats se réservant ce droit souverain), et par le fait que le TPY n'a pas inscrit dans ses statuts le "Crime contre la paix" (qui existait pourtant au Tribunal de Nuremberg). J'ajoute que cette interprétation est confirmée sur le terrain et met d'accord les Croates, les Bosniaques et les Serbes qui ne nient pas les faits dont je parle. L'éthique est donc articulée au réel (et finalement au "bien dire"), et n'est donc accessible (si j'en crois mon expérience singulière) que par la levée de ses propres dénis et se distingue de façon radicale de la morale manichéenne. Que le déni inconscient engendre la répétition se voit aujourd'hui - à condition de savoir que la répétition se déplace et n'est donc pas repérable facilement. Si la justice avait condamné Belgrade pour l'agression et le génocide contre ses voisins (génocide qui, sur ce terrain, a une forte composante sexuelle, les hommes en âge de procréer ayant été violés et émasculés - sans parler des femmes systématiquement violées qui font, si l'on en croit les militaires, l'ordinaire de la guerre "normale"), l'élection d'un supporter de Milosevic n'aurait pas été possible. Elle n'a été possible que parce que la justice onusienne a nié cette agression - avec des arguties juridiques destinées à protéger non pas les populations, mais la souveraineté des Etats. C'est aujourd'hui ma conclusion provisoire - en attendant que l'on me prouve le contraire, sur ce terrain, et preuves à l'appui. J'ajoute enfin - puisqu'il a été question de la différence des sexes à travers la métaphore du jardin et de l'arbre - qu'étant une femme, j'éprouve plus de difficultés à faire entendre ce qui me paraît être la "voix de la raison" puisque la "voix de la raison" est d'abord supposée, traditionnellement, masculine (je me demande bien pourquoi vu la folie du monde, mais enfin, cela fait sans doute partie des illusions propres à l'esprit humain, voire d'une sorte de "superstition" ou d'un fantasme dont les fondements pourraient être, après tout, et pourquoi pas, sexuels). La femme est souvent dite par les écrivains et les poètes, en effet, "plus proche de la nature" (parce qu'elle enfante ?) et "mystérieuse", voire "folle" quand elle dit autre chose que ce que dit l'homme. Et elle n'est considérée comme "raisonnable" que lorsqu'elle répète ce que dit l'homme. Mais quand l'homme manifestement se trompe, comment peut-elle faire ? Elle n'a finalement à sa disposition que l'écriture. Que l'homme lit comme il a envie de la lire. Et si le miroir qu'elle lui tend ne lui fait pas plaisir, s'il refuse de s'y reconnaître, alors il le considère comme nul et non avenu et le rejette. A sa décharge (si j'ose dire !), je ne vois pas très bien comment un homme pourrait s'identifier à une femme - sauf, bien sûr, s'il nie la différence des sexes et trouve sa jouissance dans l'homosexualité. Je crois donc qu'il faut aller un peu plus loin et interroger le rapport entre "vérité" et "réel", jusqu'au point où le langage peut amener à "démasquer le réel" - autrement dit à le révéler sous les divers masques qui se présentent, rhétoriquement, comme "la vérité" (c'est souvent "au nom de la vérité", quand ce n'est pas "au nom de dieu", que les hommes s'entretuent, tout de même... ). Et à le faire entendre pour le "faire voir" à qui supporte de le voir. Le réel est ce que tous, en principe, peuvent constater et qui transcende, finalement, toutes les langues. Mais il ne peut être "représenté" puisque dans le fond, il a quelque chose d'inimaginable. Il ne peut qu'être approché, pensé, autrement dit conçu - ce qui suppose de pouvoir s'y confronter (non seulement seul, mais aussi à plusieurs) et de remettre en question ses propres préjugés. "Raisonnablement", le réel devrait faire lien entre les hommes. Or visiblement, pour le moment au moins, il n'en est rien. Pour autant que j'en puisse juger, à partir de mon travail et moi qui suis à la fois une femme et un sujet réel inscrit dans l'histoire actuelle, ce qui ferait plutôt "lien", c'est le déni (inconscient ?). Ce qui ne rend pas très optimiste.

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L'arbre et l'éros
Bien avant la découverte de la psychanalyse, le Midrach propose des lectures où la symbolique sexuelle apparaît comme une lecture possible des versets, c'est ce que propose le t... Lire la suite
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La justice
Valeur des témoins
La Bible fonde la société hébraïque sur le droit. Ceci implique une justice égalitaire pour tous, appliquée par des tribunaux et non par les individus (comme la vendetta). D'... Lire la suite
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Le livre des Proverbes
Ne pas se soucier de demain
Le livre des Proverbes propose des conseils pour une vie heureuse. Parmi ces conseils, le fait de ne pas trop se réjouir de ce qui viendra demain, car on ne sait pas de quoi demai... Lire la suite
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Jean-Pierre Winter - psychanalyste, écrivain
Jean-Pierre Winter est psychanalyste. De formation philosophique et juridique, ancien élève de . . . Voir la bio complète
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1 Commentaires
La nécessité de juger - Au-delà du principe de plaisir - réponse de la bergère au berger
le 20/08/2012, 14:21
Ce commentaire est passionnant et devrait être à la fois actualisé et mis en rapport avec ce qui s'est passé et continue de se passer au Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie, sous le couvert du droit dit "humanitaire" (à entendre comme ce qui, en fin de compte et vu ce qu'il fait, fait taire l'humain), et dont il est manifestement fort difficile de débattre de façon aussi dépassionnée que possible. Ayant travaillé plus de vingt ans sur cette question, j'ai proposé en 2005 une interprétation de l'ensemble de cette guerre comme répétition déplacée de la Deuxième Guerre mondiale, le mécanisme étant le suivant : le totalitarisme (titiste) engendre le négationnisme (en particulier des nationalistes et des communistes serbes, relativement à la responsabilité de la Serbie dans l'extermination des Juifs), et le négationnisme engendre la répétition génocidaire, qui se déplace (comme toujours). (Je rappelle que la Serbie a été en 1942 le premier pays déclaré judenfrei par les autorités nazies, ce qui a été semble-t-il "oublié" par la grande majorité des commentateurs. ) Cette interprétation est congruente avec la clinique freudienne qui nous enseigne que le déni inconscient engendre la répétition - le refoulé dénié revenant dans le réel, et se déplaçant tout en étant à nouveau mis en acte. Puisqu'il est question ici de justice pénale, le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie a-t-il accompli la mission attendue des populations ? Non. Les juges ont-ils répondu aux exigences de leur mission ? Je crains qu'ils n'aient satisfait leur propre plaisir (inconscient), en jugeant à la même aune agresseur et agressés pour ne pas juger ceux qui avaient soutenu l'agresseur et qui n'ont pas empêché cette répétition génocidaire (désormais avérée par la documentation). Dans cette affaire, il me paraîtrait important de faire la différence entre le juge à la recherche de la vérité et le justicier, qui tire sa jouissance de condamner celui dont il entend, le juge, se distinguer de façon radicale. Le jugé incarne le "mal" - et donc le juge incarne le "bien". Vision manichéenne par excellence, fondée sur l'illusion du juge que lui, le juge, n'aurait pas été capable de faire ce que le condamné a fait, même s'il avait été placé dans le contexte discursif où a été placé le condamné. Bien entendu, sur le terrain où s'est mise en acte une politique génocidaire désormais avérée, la justice est nécessaire. Mais il est intéressant de voir, concrètement, les effets d'une justice rendue de façon inadéquate - et quand je dis rendue de façon inadéquate (et donc pas "ad hoc" malgré la façon dont s'intitule cette justice pénale), je veux parler d'une justice qui nie des faits dont le monde entier a été témoin (par la télévision). La question du témoin posée dans ce texte a donc radicalement changé puisque les images sont aujourd'hui transmises partout (ce qui ne veut pas dire que les gens comprennent ce qu'ils voient, qui est souvent biaisé par le commentaire ; Fabrice à Waterloo reste actuel). Chacun, en tant que sujet singulier, devient ainsi témoin de l'horreur voire de l'impensé. L'effet de cette justice mal rendue, qui nie depuis plus de quinze ans, avec l'accord de tous apparemment, l'agression de la Serbie contre la Croatie et la Bosnie, est que la Serbie actuelle a réélu un allié de Milosevic, et qu'elle attaque la Croatie pour génocide tout en poursuivant devant la justice les anciens combattants qui ont résisté à l'agression. Il y a là une véritable "folie judiciaire" - qui me paraît être la conséquence du déni onusien mis en acte par le TPIY (à l'insu des juges ? C'est difficile à croire... ). Ce parti pris onusien (car c'en est un) a été soutenu par tous les intellectuels et les chercheurs, soutenant qu'il fallait "juger tous les crimes" (comme si le droit de la guerre n'existait pas, et comme si le droit de se défendre contre une agression caractérisée n'existait pas). Cette "folie" est rendue possible par le fait (judiciaire) que le crime d'agression n'est pas reconnu par le droit dit "humanitaire" (les Etats se réservant ce droit souverain), et par le fait que le TPY n'a pas inscrit dans ses statuts le "Crime contre la paix" (qui existait pourtant au Tribunal de Nuremberg). J'ajoute que cette interprétation est confirmée sur le terrain et met d'accord les Croates, les Bosniaques et les Serbes qui ne nient pas les faits dont je parle. L'éthique est donc articulée au réel (et finalement au "bien dire"), et n'est donc accessible (si j'en crois mon expérience singulière) que par la levée de ses propres dénis et se distingue de façon radicale de la morale manichéenne. Que le déni inconscient engendre la répétition se voit aujourd'hui - à condition de savoir que la répétition se déplace et n'est donc pas repérable facilement. Si la justice avait condamné Belgrade pour l'agression et le génocide contre ses voisins (génocide qui, sur ce terrain, a une forte composante sexuelle, les hommes en âge de procréer ayant été violés et émasculés - sans parler des femmes systématiquement violées qui font, si l'on en croit les militaires, l'ordinaire de la guerre "normale"), l'élection d'un supporter de Milosevic n'aurait pas été possible. Elle n'a été possible que parce que la justice onusienne a nié cette agression - avec des arguties juridiques destinées à protéger non pas les populations, mais la souveraineté des Etats. C'est aujourd'hui ma conclusion provisoire - en attendant que l'on me prouve le contraire, sur ce terrain, et preuves à l'appui. J'ajoute enfin - puisqu'il a été question de la différence des sexes à travers la métaphore du jardin et de l'arbre - qu'étant une femme, j'éprouve plus de difficultés à faire entendre ce qui me paraît être la "voix de la raison" puisque la "voix de la raison" est d'abord supposée, traditionnellement, masculine (je me demande bien pourquoi vu la folie du monde, mais enfin, cela fait sans doute partie des illusions propres à l'esprit humain, voire d'une sorte de "superstition" ou d'un fantasme dont les fondements pourraient être, après tout, et pourquoi pas, sexuels). La femme est souvent dite par les écrivains et les poètes, en effet, "plus proche de la nature" (parce qu'elle enfante ?) et "mystérieuse", voire "folle" quand elle dit autre chose que ce que dit l'homme. Et elle n'est considérée comme "raisonnable" que lorsqu'elle répète ce que dit l'homme. Mais quand l'homme manifestement se trompe, comment peut-elle faire ? Elle n'a finalement à sa disposition que l'écriture. Que l'homme lit comme il a envie de la lire. Et si le miroir qu'elle lui tend ne lui fait pas plaisir, s'il refuse de s'y reconnaître, alors il le considère comme nul et non avenu et le rejette. A sa décharge (si j'ose dire !), je ne vois pas très bien comment un homme pourrait s'identifier à une femme - sauf, bien sûr, s'il nie la différence des sexes et trouve sa jouissance dans l'homosexualité. Je crois donc qu'il faut aller un peu plus loin et interroger le rapport entre "vérité" et "réel", jusqu'au point où le langage peut amener à "démasquer le réel" - autrement dit à le révéler sous les divers masques qui se présentent, rhétoriquement, comme "la vérité" (c'est souvent "au nom de la vérité", quand ce n'est pas "au nom de dieu", que les hommes s'entretuent, tout de même... ). Et à le faire entendre pour le "faire voir" à qui supporte de le voir. Le réel est ce que tous, en principe, peuvent constater et qui transcende, finalement, toutes les langues. Mais il ne peut être "représenté" puisque dans le fond, il a quelque chose d'inimaginable. Il ne peut qu'être approché, pensé, autrement dit conçu - ce qui suppose de pouvoir s'y confronter (non seulement seul, mais aussi à plusieurs) et de remettre en question ses propres préjugés. "Raisonnablement", le réel devrait faire lien entre les hommes. Or visiblement, pour le moment au moins, il n'en est rien. Pour autant que j'en puisse juger, à partir de mon travail et moi qui suis à la fois une femme et un sujet réel inscrit dans l'histoire actuelle, ce qui ferait plutôt "lien", c'est le déni (inconscient ?). Ce qui ne rend pas très optimiste.