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Campus
3000 ans de pensée juive - Cours N°6/13
Ascèse, martyr et démons : les mystiques ashkénazes (34 min)
Emmanuel Bloch - spécialiste de philosophie juive
Les 'Hassidim allemands
Un ouvrage majeur: le Sefer 'Hassidim (7min)
Eloge de l'ascétisme
Des emprunts chrétiens ? (10min)
Mourir pour Dieu ?
L'invention du martyr juif (10min)
Démons et loups-garous
Une mystique sombre sans lendemain (7min)
Emmanuel Bloch - spécialiste de philosophie juive
Originaire de Colmar en Alsace, Emmanuel Bloch est titulaire de deux Masters, en finance et en droit. Arrivé en tête au brevet d’avocat du canton de Genève, il a travaillé par la suite, dans cette même ville, en tant qu’avocat spécialisé dans la fiscalité internationale. Il a étudié à la yechiva Ohr Somayach, aux Etats-Unis, puis au kollel de Genève. Il intervient sur le site de questions/réponses Cheela (www.cheela.org), et contribue régulièrement au blog Modern Orthodox (www.modernorthodox.fr), site de référence sur les questions de confrontation entre Torah et modernité. Il est également l’initiateur du forum de la conversion (http://guiyour.xooit.com/index.php). Il habite aujourd'hui, à New York, où il termine un programme de Masters en philosophie juive (Machshevet Israel) à l'Université Hébraïque de Jérusalem, avant de poursuivre par un doctorat en philosophie de la Halakha.
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Ytzhak Baer
The socio-religious orientation of Sefer Hasidim, (, 1983) Emprunter
Jehudah ben Chemouel le Hassid, Edouard Gurevitch (trad.)
Sefer 'Hassidim: le Guide des Hassidim , (Cerf, 1988) Acheter
Colette Sirat
La Conception du livre chez les piétistes ashkenazes au Moyen Âge, (Droz, 1996) Emprunter
Daniel Sperber
Why Jews Do What They Do: The History of Jewish Customs Throughout the Cycle of the Jewish Year, (Ktav Publishing House, 1999) AcheterEmprunter
Daniel Sperber
Jewish Customs from the Cradle to the Grave , (Bar-Ilan University Press, 2008) Emprunter
Daniel Boyarin
Mourir pour Dieu : l'Invention du martyre aux origines du judaïsme et du christianisme, (Bayard , 2009) Acheter
Israel Jacob Yuval, Nicolas Weill (trad.)
Deux peuples en ton sein - juifs et chrétiens au Moyen Age, (Albin Michel, 2012) Acheter
- Akadem
Paris - 26 novembre 2012
Ascèse, martyr et démons : les mystiques ashkénazes
- 1/4Les 'Hassidim allemands(7min)
Un ouvrage majeur: le Sefer 'Hassidim
- 2/4Eloge de l'ascétisme(10min)
Des emprunts chrétiens ?
- 3/4Mourir pour Dieu ?(10min)
L'invention du martyr juif
- 4/4Démons et loups-garous(7min)
Une mystique sombre sans lendemain
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Eloge de l'ascèse
L’approche de Maïmonide


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Transmission d'un prénom
19 mars 2013, 10h38, noémi
Merci encore pour ce très bel exposé. Est ce que c'est là aussi que l'on trouve l'origine d'une autre coutume chez les ashkenazim : celle de ne pas donner à un enfant le prénom d'un grand parent tant que ce dernier est vivant ? Sachant que chez les sefaradim c'est absolument l'inverse ? Merci.
Transmission d'un prénom
19 mars 2013, 23h34, Emmanuel Bloch
Bonsoir Noémi, Merci de votre commentaire. Il semblerait que l’idée de donner à un enfant le nom de l’un de ses grands-parents est plus ancienne que les ‘hassidei ashkénaze. Voyez par exemple dans le midrach, Bereichit Rabbah 37 : 10. Egalement Rachi sur Gittin 34b (vehilkheta). Un tel acte est considéré un acte de piété filiale (kiboud av va-em). Dans le Sefer ‘Hassidim, on trouve aussi bien l’idée de nommer l’enfant du nom de ses grands-parents vivants ou déjà décédés, ce qui semble indiquer que la différence de coutume ne s’était pas encore cristallisée à cette époque (Sefer ‘Hassidim paragraphe 460). Si vous lisez le commentaire du ‘Hida (le rav Chaim Yossef David Azoulay, un célèbre rabbin sépharade du 18eme siècle) sur le Sefer ‘Hassidim, vous verrez que ce dernier argumente contre le fait de nommer le nom d’un grand-parent vivant (donc, contre la coutume actuelle, qui doit être assez récente). Par contre, le rav Ovadia Yossef cite un nombre impressionnant de sources permettant de le faire, et comme vous le soulignez c’est la pratique standard dans le monde sépharade. Voyez Yabia Omer vol. 5 Yoreh Deah 21, et Even haEzer 7 paragraphe 7. Excellentes fêtes de Pessah à tous !
Transmission d'un prénom
21 mars 2013, 19h12, noémi
Merci pour cette réponse si complète ! hag sameah.
Visite au cimetière
21 mars 2013, 23h41, Joël
Merci pour cet exposé. Au sujet du sefer'hassidim, quelles sont les sources de ces coutumes. Au sujet du jeune des mariés, vous nous indiquez qu'il n'y a pas de réelles sources dans le Talmud, comment ces minhaguim se sont ils installés au point d'être codifiés à la manière de la halakha ? D'autre part, juste pour l'anecdote, on m'a toujours appris que l'on ne rentrait pas 2 fois dans un même cimetière le même jour. J'ai très longtemps pensé que cet enseignement de mon père était une coutume superstitieuse héritée de l'Algérie ou mon père vivait. J'ai découvert un jour que cela provenait du sefer'hassidim. Il est bizarre que dans des familles traditionalistes vivant en Algérie on ait gardé ce genre de coutumes qui provenaient des piétistes rhénan du 13e siècle. Pessa'h Cacher Vesamea'h.
Les piétistes rhénans en Algérie ?
22 mars 2013, 14h36, Emmanuel Bloch
Bonjour Joël, C'est toujours un plaisir de vous lire. Vos questions touchent au passionnant domaine du développement des minhagim, dans lequel un certain nombre d'ouvrages importants ont été publiés ces dernières années. Le pionnier en la matière est l'auteur que je cite dans ma conférence, le prof. Daniel Sperber et son livre en 8 volumes : Minhagei Israel, pour lequel Sperber a reçu le prix d'Israël. Les coutumes des'hassidei ashkenazes trouvent leur origine pour partie dans des pratiques et concepts juifs traditionnels, pour partie dans les idées de l'époque (par influence directe ou parce que c'était dans l'air du temps), et pour partie dans la créativité propre des personnages en question. Difficile, dans l'abstrait, de répondre de manière plus précise. Mais l'exemple du jeûne des mariés est probablement une bonne illustration pour comprendre le processus de création des minhagim. La coutume n'est pas apparue "yech me'ayin", mais s'est développée sur une base talmudique, soit donc ce texte indiquant que les fautes du'hatan et de la kalla sont pardonnées le jour de leur mariage, comme s'ils vivaient un mini-Yom Kippour personnel. De là à étendre cette idée en faisant correspondre à ce processus de pardon un acte de jeûne, alors que jeûner était une forme complètement légitime d'expression spirituelle dans la société de l'époque, il n'y a qu'un pas. Comment cette coutume s'est-elle répandue ? Je n'ai pas le livre de Sperber sous les yeux au moment où je vous réponds et ne me souviens pas s'il a réussi en l'espèce à reconstituer l'intégralité du développement. Mais les'hassidei ashkenazes, quoi que mystiques, n'étaient pas coupés du monde halakhique de leur époque. Ils avaient en particulier des contacts avec les baalei hatossafot (que nous examinerons dans la 8ème conférence). Le Rokeah (r. Elazar de Worms) faisait en fait partie des deux mouvements à la fois, et il est cité dans certains'hidouchim des tossafot. Il y avait donc 2 cercles intellectuels qui s'interpénétraient, et non pas cloisonnement. Au demeurant, c'est bien ainsi que les coutumes se développent, et elles forment une partie très importante de la halakha. Le Judaïsme de notre époque, qui est tellement focalisé sur la loi codifiée, a parfois tendance à l'oublier. Pour la coutume algérienne que vous citez, je partage votre étonnement (ou scepticisme). J'ai un peu de mal à voir comment la coutume aurait pu se répandre du point A au point B. Peut-être s'agit-il ici encore d'un développement parallèle ? Dans le domaine des pratiques liées à la mort, en particulier, la peur de trop s'exposer à la mort / à l'impureté / aux forces démoniaques qui régissent les lieux de repos, est très forte. On évite d'attirer sur soi une influence néfaste (pensez à la coutume de ne pas se couper les ongles selon l'ordre de la toilette mortuaire, par exemple). C'est finalement assez humain et compréhensible. J'ai touché à ce sujet, rapidement, dans un autre texte que j'ai écrit sur les lois du deuil selon Maïmonide. Chabbat chalom, Pessah Kasher ve Sameah.
Les pietistes Rhénans et leurs Minhaguim
23 mars 2013, 22h37, Joël
Shavoua Tov Emmanuel, Sachez que je suis aussi toujours ravi de vous lire, en plus avec vos conférences on peut vous voir et vous écouter. Pour en revenir sur les pietiste rhénans qui ont influencé le monde ashkenaze (et pas seulement), croyez vous que l'apparition de ce type de minhaguim soient encore possible aujourd'hui ? Je m'explique : l'apparition du shoulkhan aroukh et la codification de la loi permet elle encore l'éclosion de nouveaux minhaguim ? Je sais que R. Yossef Caro dans l'introduction du shoulkhan aroukh indique qu'il ne remet pas en cause les anciens minhaguim, mais quid de nouveaux minhaguin ? Les'hassidim y sont arrivés mais à quel prix, quand on voit les "affrontements" qui ont eu lieu à l'époque. Je sais que dans le monde séfarade c'est peu la meme chose (à moindre échelle) entre les juifs d'Afrique du Nord et ceux de Irak. Combien de fois peut on lire de la main de Rav Ovadia Yossef qu'il faut abandonner tel ou tel minhag qui pourtant est très répandu en Afrique du Nord. Ce phénomène existe t il aujourd'hui vis à vis des minhaguim des piétistes Rhénans qui seraient remis en cause par des lituaniens (par exemple) car sans sources réelles dans le talmud ? Bien à vous.
Les nouveaux minhaguim
28 mars 2013, 19h20, Emmanuel Bloch
Cher Joël, Excusez-moi, avec Pessah, je ne trouve que maintenant le temps de vous répondre. Oui, vous avez parfaitement raison de noter que les grandes codifications, du Michneh Torah au Choulhan Aroukh en passant par le Tour, diminuent grandement le rôle du minhag dans la vie juive. En pratique, même ce qui a son origine dans la pratique populaire est consigné désormais par écrit, avec pour conséquence que l'on pratique désormais "parce que c'est écrit", et non pas "parce que c'est notre coutume" / "parce c'est ainsi que l'on fait chez nous", etc. Mais quand même, de nouveaux minhaguim naissent continuellement. Après tout, la vie change elle-même continuellement. Un exemple évident me semble être la cérémonie de la bat-mitsva. Elle n'existait pas il y a quelques générations. A ma connaissance, c'est Mordekhai Kaplan qui, le premier, a organisé une bat-mitsva pour sa fille, au début du 20ème siècle. Aujourd'hui, tout le monde marque, d'une manière ou d'une autre (chez les plus religieux, ce sera à la maison, avec les amies de la jeune bat-mitsva par exemple), le passage à la majorité religieuse d'une jeune fille juive. C'est une illustration de l'évolution du statut de la femme dans la halakha. Des fois les autorités halakhiques objectent. Voyez par exemple ce qu'écrit le rav Chimchon Raphael Hirsch dans Chemech Marpeh, p. 233, sur la possibilité pour un jeune couple fraîchement marié de faire un voyage de noces - un tel comportement crée des problèmes par rapport aux lois de niddah, car les jeunes mariés sont interdits, et il les distrait de ce qui est leur tâche essentielle, soit la création d'un foyer juif. Cela étant dit, la vision romantique du couple, un héritage de la modernité, joue aussi sur la loi juive. Aujourd'hui, on se marie parce qu'on s'aime, non parce c'est une transaction avantageuse pour les familles. En conséquence, les halakhot prévoyant que l'on peut forcer un célibataire à se marier, ou forcer un couple stérile à divorcer, sont tombées en désuétude (pensez aux nombreux rabbanim qui n'ont pas eu d'enfants sans pourtant divorcer). L'historien Yaakov Katz a largement analysé ce phénomène dans ses livres. Dans le même ordre d'idées, de nos jours les célibataires sortent ensemble avant de se marier (quand bien même il s'agit d'aller prendre un verre dans un endroit public). C'est nouveau, et tout un ensemble de "règles" sont nées ces dernières décennies afin de réguler ce qu'un jeune homme et une jeune femme peuvent faire au cours du premier rendez-vous d'un chidoukh, le deuxième, etc. On nous interroge de temps en temps à ce sujet sur Cheela, et je serais bien en peine de donner une référence au Choulhan Aroukh dans mes réponses. Il existe une fête qui a été justement appelée "la fête du minhag" - Simhat Torah. Parmi tout ce que nous faisons au cours de cette fête, presque rien ne trouve son origine dans le Talmud, tout vient de la pratique populaire. Avraham Yaari a écrit un livre entier consacré à cette question passionnante. Parmi les hidouchim les plus surprenants, Yaari document notamment d'où provient l'expression'Hatan Torah, qui n'existe pas dans les sources anciennes. Dans ces dernières, on trouve que le dernier appelé à la Torah est appelé Gomer HaTorah, celui qui achève la lecture de la Torah (en bonne logique). Comment s'est passée la transition au "fiancé de la Torah" ? Apparemment, une version intermédiaire exista brièvement, dans laquelle on appelait le dernier appelé'Hatam Torah, avec un "Mem" Sofit et non un Noun, et un sens proche de "Gomer haTorah". De nos jours, de plus de en plus de communautés honorent des Kalot haTorah, des fiancées de la Torah, témoignant ainsi d'une infiltration d'idées féministes dans la pratique religieuse. Etc. , on pourrait encore largement multiplier les exemples, mais j'espère avoir donné un début de réponse à votre interrogation.
Minhaguim
29 mars 2013, 09h43, Joël
Cher Emmanuel, Merci pour votre réponse. Voici un lien qui illustre vos propos et les miens sur les minhaguim. http : //gamzouletova. Blogspot. Fr/2013/03/le-saviez-vous-on-peut-acheter-de-la. HtmlMoadim LeSim'ha et Chabbat ShalomJoël.