Dans une trentaine de villes européennes, les "Stolpersteine", ou "pavés de mémoire", inscrivent dans l’espace public le souvenir des victimes du nazisme. Un remarquable mémorial à ciel ouvert initié par le plasticien allemand Gunter Demnig.

Depuis les années 1990, les trottoirs d’une trentaine de métropoles européennes se sont couverts de petites plaques commémoratives métalliques, commençant pour la plupart par l’inscription "ici habitait". Placés devant les anciens domiciles de victimes du nazisme, ces Stolpersteine (littéralement, "pierres d'achoppement") constituent aujourd’hui le plus grand mémorial au monde à ciel ouvert, dispersé dans des endroits très différents.

Quels destins oubliés révèle ce projet à la fois monumental et modeste initié par le plasticien allemand Gunter Demnig ? Qui étaient ces femmes et ces hommes persécutés pour leur religion, leur origine, leur orientation sexuelle ou encore leurs convictions politiques ?

De Georg et Susanne, couple francfortois formé par un homme d’affaires et une sténodactylo, à l'adolescente Eva Mamlok, résistante juive berlinoise, les Stolpersteine emmènent à la découverte d'existences singulières liées par une même tragédie, et inscrites désormais dans l’espace public.