Le nom de Renée Neher, née Bernheim, disparue il ya vingt ans (Jérusalem, 2005) est associé à celui de son époux, le philosophe André Neher. Historienne, pédagogue, auteure de contes juifs pour enfants dès 1945, son œuvre personnelle est conservée dans l'ombre de celle de son mari. Née en 1922 à Paris, dans une famille d'origine alsacienne, Renée entre dans la clandestinité pendant la guerre et contribue à sauver des enfants juifs en les cachant dans des familles d'accueil.
Elle convient aux cours du rabbin Osy Wallach et du philosophe Jacob Gordin. Lorsqu'elle épouse André Neher en 1947, elle lui commente ses cahiers de notes et lui fait découvrir l'exégèse mystique de Gordin, et à travers lui, celle du Maharal de Prague.
Son doctorat d'histoire soutenu en 1961 porte sur «L'antisémitisme gréco-romain, son origine dans l'Égypte des Lagides».
Parallèlement, elle a écrit à quatre mains avec André, une Histoire biblique du peuple juif d'un millier de pages (1962). Puis Renée publie seuls quatre volumes d'Histoire juive de la Renaissance à nos jours, (1963-1965), préfacés par Jules Isaac qui les qualifie de « bon travail historique », doté de « clarté et de précision », et qui salue en elle sa relève. Le reste est à découvrir dans la conférence.