Présents en Gaule depuis les débuts de l’ère chrétienne, définitivement expulsés de France en 1394, se retrouvant plus ou moins subrepticement dans le territoire de la Couronne par l’acquisition des évêchés de Metz, Toul et Verdun (1552), de l’Alsace (1648/1681), de la Lorraine (1766), du Comtat Venaissin (1791) ou par la fiction d’un christianisme de façade (Bordeaux), les Juifs de France reçurent leur émancipation de l’Assemblée Nationale Constituante le 27 septembre 1791, premier cas de leur accès à une citoyenneté complète dans l’histoire moderne : leur lien à la France était resté depuis lors particulièrement fort.
Ce lien a subi les ébranlements de l’Affaire Dreyfus qui a vu se manifester les facettes anciennes et nouvelles d’un antijudaïsme auquel la République a su finalement faire face, et -de façon bien plus tragique- la trahison de la collaboration du régime de Vichy avec les nazis.
Depuis le rétablissement de la République, les Juifs sont redevenus des citoyens comme les autres. La plupart de ceux qui ont vu la création et le développement de l’Etat d’Israël dont le Général de Gaulle avait dit qu’il était « notre ami, notre allié » l’observaient avec affection, inquiétude et fierté.
Depuis le 7 octobre 2023, les juifs en France ont subi un double choc : l’horreur des massacres, bien sûr, mais aussi l’explosion des actes et discours antisémites, le plus souvent sous couvert de la haine d’Israël et sous le manteau du soutien aux opprimés du monde.
C’est à ce double choc et de ses conséquences sur les Juifs en France que le docteur Richard Prasquier , président d’honneur du CRIF, consacrera sa conférence.