1- Le 11 mai 1987 s'ouvre à Lyon le procès de Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo, premier officier nazi jugé en France pour crime contre l'humanité. Traqué et confondu par Beate et Serge Klarsfeld, il est extradé de Bolivie grâce à des accords entre gouvernements. L'accusation porte sur trois crimes majeurs : les rafles de la rue Sainte-Catherine, la rafle des enfants d'Izieu et le dernier convoi de déportés du 11 août 1944. Durant 37 audiences, filmées en intégralité, les témoignages des survivants révèlent un tortionnaire implacable et cruel. Barbie, absent sur les conseils de son avocat, Jacques Vergès, est condamné le 4 juillet 1987 à la réclusion à perpétuité
2- Le procès a été rendu possible grâce à l'acharnement de Serge et Beate Klarsfeld pour retrouver Barbie en Bolivie, le démasquer et permettre qu'il soit arrêté et extradé. Celui-ci échappait à la justice française depuis quarante ans, même si deux procès en 1952 et en 1954 l'avaient condamné par contumace pour crime de guerre. Son extradition vers la France par la justice bolivienne est rendue possible grâce au juge d'instruction de Lyon, Christian Riss, qui fait évoluer l'acte d'accusation en «crime contre l'humanité», imprescriptible depuis 1964
3- Des 37 audiences filmées, du 11 mai au 4 juillet 1987, les trois épisodes de cette série en retiennent les moments les plus forts, accentuant la dramaturgie d'un procès exceptionnel : la confrontation entre les victimes et l'accusé, la lâcheté de celui-ci qui refuse de se présenter à l'audience au bout de trois jours et surtout la libération de la parole des parties civiles : les parents des enfants d'Izieu, les anciens Résistants torturés par le «Boucher de Lyon», les témoins visuels des événements pour lesquels Barbie fut jugé (la rafle des 44 enfants d'Izieu, la rafle de la rue Sainte-Catherine et le départ du convoi du 11 août 1944)