Delphine Horvilleur est rabbin et écrivaine. Il n’y a pas de Ajar est son premier texte pour le théâtre. Avec son humour ravageur, elle aborde avec malice les thèmes de l’appartenance et de la filiation. En 1981, Bernard Pivot révèle qu’Émile Ajar et Romain Gary n’étaient qu’une seule et même personne. En se suicidant, Romain Gary supprime également Émile Ajar.
Sur scène, nous faisons la rencontre d’Abraham Ajar, fils inventé dans l’un des romans de son « père ». Incarné par Johanna Nizard, cet enfant du siècle s’exprime depuis sa cave, ce « trou juif » comme il le nomme, et nous interpelle avec acidité sur notre monde d’aujourd’hui où les tensions liées à l’identité sont exacerbées.
Il se métamorphose, se fait souris ou serpent, femme ou homme, juif, chrétien ou musulman, maître ou esclave, il est indéfinissable, il se découvre à la fois lui-même et mille autres, il est notre miroir.