L’époque de l’Occupation nazie de la France est restée dans les annales du marché de l’art comme une période faste. L’une des raisons tient à la situation économique de nombreux collectionneurs, contraints de vendre pour subvenir à leurs besoins, mais on se souvient davantage des spoliations dont les collectionneurs juifs furent les victimes systématiques.

L’avidité fut certainement le principal ressort de ces « vols légaux », comme les a qualifiés a posteriori le juriste Gérard Lyon-Caen, mais ceux-ci prenaient place dans un système plus large, lié d’un côté au programme génocidaire nazi, de l’autre à la vision de l’art qu’avaient développée et mis en pratique les idéologues du régime.

Mesurer l’étendue des spoliations, comprendre leurs ressorts économiques et idéologiques, appréhender l’importance des restitutions, voici quelques-uns des enjeux que cette conférence cherchera à analyser et à expliquer