1- Pour comprendre la guerre d'Algérie, il faut remonter l'histoire, avant le 1er novembre 1954, son déclenchement officiel et son terme le 19 mars 1962. Il faut remonter à la conquête de 1830, à la première guerre d'Algérie avec l'émir Abdelkader, et découvrir «l'Algérie française»...
Durant cent trente ans, la France va tenter de faire de l'Algérie une «région française» en assimilant des territoires, en développant le pays ou en accueillant une population d'exilés venus de certaines régions françaises mais aussi de pays européens comme l'Italie ou l'Espagne (qui deviendront les pieds-noirs), sans jamais assimiler les populations «indigènes»
2-Dans l'après-guerre, rien n'a vraiment changé en Algérie malgré Sétif et sa terrible répression, même si certains musulmans, comme Ferhat Abbas, croient toujours en la France et ses promesses d'égalité et de liberté. En 1947, un statut de l'Algérie plutôt «libéral» est voté par l'Assemblée algérienne.
Il soulève bien des espoirs, mais la statut est dangereux pour le parti des «grands colons» : les autorités françaises vont organiser une élection truquée : le bourrage des urnes est massif et systématique dans toute l'Algérie. Six ans avant le début de cette guerre, le modéré Ferhat Abbas tire alors la sonnette d'alarme. Lui qui croyait encore en la France et ses promesses se sent trahi
3- Début 1956, la guerre dure depuis deux ans même si tout le monde feint de l'ignorer. Avec les pouvoirs spéciaux votés par l'Assemblée nationale, Guy Mollet envoie le contingent en Algérie. Dans les années qui suivent, un million et demi de jeunes Français, des appelés venus de métropole, vont débarquer pour un service militaire porté à trente mois.
Une génération entière va découvrir la guerre. Marquée par de terribles attentats, l'année 1956 voit s'affronter différents fronts. Les ultras radicaux de l'Algérie française, soutenus par certains militaires, cherchent à faire pression sur la population et le gouvernement
4- 1957, trois ans déjà, la guerre a commencé. Plus de 200000 soldats, jeunes appelés du contingent, viennent de débarquer pour prêter main forte à l'armée qui se bat dans les djebels, contre le Front de libération national algérien, le FLN.
Bientôt, ils seront un million cinq cent mille, venus des quatre coins de la France, à participer à «cette guerre sans nom» qui est devenue une «sale guerre» où l'armée, les paras, la Légion traquent les maquisards du FLN. Une «sale guerre» dans les campagnes où le FLN attaque et s'en prend aux Européens et aux musulmans pro-français. 1957 est une année pivot où, dans les deux camps, les durs vont l'emporter
5- C'est le vrai-faux coup d'État du 13 mai d'Alger qui ramène Charles de Gaulle au pouvoir, après douze années de traversée du désert. Il est l'homme providentiel pour les «pieds-noirs» et l'armée. Mais, très vite, des doutes s'installent chez ceux qui l'ont porté au pouvoir. Où va-t-il, ce de Gaulle de 1958 ? Où conduit-il l'Algérie ? Pense-t-il déjà à l'indépendance ? Ou seulement, comme on le dit, à quelques réformes profondes pour donner à l'Algérie un statut d'autonomie ? De 1958 à 1959, de Gaulle va tenter de trouver son chemin vers l'orient compliqué de l'Algérie... Il lance l'ambitieux plan de Constantine, pour développer économiquement l'Algérie