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du 21 février 2023 au 8 juin 2023

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1945: les enfants du chaos, de Julien Johan et Agnès Pizzini

En 1945, la guerre est terminée, mais des millions d'enfants dans toute l'Europe sont sans famille, errent dans les décombres ou sont rassemblés dans les camps de personnes déplacées (DP, Displaced people). Ces enfants se trouvent au centre de conflits politiques aigus entre les autorités militaires, les familles d'accueil, les social workers de l'Administration des Nations unies pour le secours et la reconstruction (UNRRA), les agences juives, les officiels communistes d'Europe de l'Est...

 

Ce documentaire aborde différents aspects de cette question douloureuse et mal connue, et nous offre quelques portraits saisissants de ces anciens "enfants perdus", véritablement orphelins ou seulement "égarés". Par exemple, celui de Ronia Hoffman, jeune fille juive polonaise de 12 ans, qui échappe à l'extermination de sa famille par les Einsatzgruppen, se cache pendant 9 mois dans un grenier. Elle sera placée dans le centre pour enfants déplacés d'Indersdorf près de Munich d'où elle immigrera finalement aux États-Unis. À l'autre extrémité de ce spectre de cas particuliers, on découvre le sort des enfants soldats, enlevés à leur famille dans tous les territoires du Reich, où celui de ces bébés nés dans d'étranges pouponnières, fers de lance de la politique d'aryanisation, les Lebensborn.

 

S'attachant au sort des enfants juifs d'Europe de l'Est pour lesquels l'espoir de retrouver leurs parents est nul, le documentaire dresse également le portrait de Chasia Bielicka, juive et résistante, qui sauva 70 enfants juifs des pogroms de 1946 en Pologne et parvint après un périple dangereux à les exfiltrer, à travers une Europe divisée en zones d'occupations aux intérêts divergents, vers la Palestine sous mandat britannique.

 

Ce documentaire révèle justement le sort des enfants nés dans la zone française d'occupation des relations entre des soldats français et des femmes allemandes qui furent littéralement enlevés par le gouvernement français de l'époque, au point d'effacer leur filiation maternelle.  Et aussi celui, dramatique, des enfants métis nés de soldats afro-américains et de femmes allemandes, élevés dans l'Allemagne raciste d'après-guerre...