Théâtre

L'espèce humaine ou l'inimaginable, mise en scène par Mathieu Coblentz

D’après La Douleur de Marguerite Duras, autour d’un effort de mémoire de Dionys Mascolo et l’Enfer de Treblinka de Vassili Grossman

Comment raconter le mythe du retour et le chant du revenant sans présenter l’enfer? Le chercher dans la fiction, le dire par le poème? Le détour ou la métaphore paraissent une atténuation ; insoutenable pour dire l’enfer du XXe siècle. Nous optons donc pour la description fidèle et pointilleuse de l’assassinat de masse, méthodique, raisonné, industrialisé.

Dans L’Enfer de Treblinka, Vassili Grossman, témoin méticuleux, journaliste en quête de vérité, s’applique à décrire l’effroyable réalité d’un camp d’extermination nazi. Ce texte puissant, difficile autant que salutaire est, pour nous, le fond historique d’où émerge le destin particulier de Robert. Sur cette toile saisissante se détachent le récit de Dionys Mascolo, qui raconte l’extraordinaire évasion de son ami ; et celui de Marguerite Duras, qui raconte l’attente puis les soins prodigués à son mari ainsi ravi à la mort.