Campus
Limoud

Liliane Vana
La Tora fait deux injonctions majeures : l’interdiction se livrer à un culte idolâtre d’une part et, d’autre part, l’obligation de détruire les images, briser les statues, déraciner, voire brûler, les arbres vénérés (la ’achéra), etc. afin d’éradiquer l’idolâtrie, d’en désacraliser les objets de culte et de les faire disparaître. Or à l’époque de la Michna, les sages tentent d’empêcher les Juifs de détruire les idoles en élaborant de nouvelles règles selon lesquelles seul l’idolâtre peut (hala'hiquement) désacraliser une idole. Dorénavant, cet acte est nul et non avenu s’il est accompli par un juif. En outre, la littérature talmudique fait état de la détention d’images et de statues par de grandes figures rabbiniques. Comment expliquer ces évolutions ? Plus tard les règles relatives à l’idolâtrie (‘avoda zara) serviront de cadre de réflexion hala'hique pour l’analyse des nouvelles religions monothéistes. Qu’en est-il de nos jours ? Comment expliquer la détention des images (dessins et photographies) des grands maîtres du passé et du présent et par les grands maîtres du présent. Nul doute que indépendamment de la question de l’idolâtrie -le rapport des Juifs à l’image, la statue et les formes figuratives a changé depuis l’époque de la Michna.
