Campus
Philosophie

Si dans la Bible hébraïque, Yehuda est l’un des plus nobles personnages de l’histoire des patriarches hébreux, l’ancêtre du Roi David et du Messie, un tout autre Judas, plus ténébreux et sinistre apparaît dans les pages des Evangiles : c’est l’apôtre infidèle, le disciple perfide qui vend son maître et le conduit à la mort pour trente deniers, avant de finir grotesquement son existence par le suicide. A partir de ce récit, la figure de Judas Iscariote se dessine comme le paradigme éternel de la trahison, de la conspiration, de la félonie. Dans l’imaginaire populaire et savant de l’Europe chrétienne, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, il incarne l’esprit judaïque de trahison. Durant vingt siècles, les clichés antisémites ont fait de Judas leur anti-héros privilégié. L’interrogation autour de cette figure, commencée il y a vingt siècles, n’est pas près de s’achever.
