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Histoire

Dans le roman national, Louis IX de France est l’archétype du souverain sage rendant la justice sous son chêne de Vincennes, et le modèle du roi pieux, acquéreur de la Sainte Couronne, qui meurt à Tunis pendant la huitième croisade. Pour l’Église, qui le canonise en 1297, vingt-sept ans seulement après sa mort, c’est un saint. Dans l’histoire juive, pourtant, il laisse l’image d’un monarque profondément antijuif, et il est traditionnellement considéré par les spécialistes comme un persécuteur. Ses ordonnances contre l’usure, ses mesures pour imposer aux juifs le port de la rouelle, les autodafés de livres rabbiniques qu’il ordonne, et notamment le « brûlement de vingt-quatre charretées » de manuscrits talmudiques à Paris, en 1242-1244, font de lui le plus antijuif des Capétiens. Mais sa politique en direction des juifs est plus ambivalente qu’il n’y paraît...
